Ce jour c’était promenade en Sancerrois.

 

 

Les couleurs automnales ont un peu de mal à repeindre les paysages. Sans doute, nous sommes un peu trop tôt en saison. Sous un ciel gris mais paisible nous quittons la Sologne, direction le Berry.

Première rencontre, deux chevreuils en goguette qui, en quelques bons légers, traversent insouciants, la route qui mène à Aubigny. A la sortie de la Cité écossaise en roulant vers Sancerre, le paysage change et les bois bordés de fougères ocrées laissent tranquillement leur place à quelques trous de verdure, à des champs bruns à la terre fraîchement retournée sur lesquels errent, en toute quiétude,quelques aigrettes blanches

Seconde rencontre inopinée, une colonne de perdrix rouges, qui avancent au pas cadencé le long du bas côté et qui finissent par s’envoler, effarouchées.

Les premières collines du Sancerrois font le dos rond sous la pluie qui les chagrine. L’horizon a pris du recul et entraîne nos regards au loin. Des prairies d’un vert intense s’éparpillent, peuplées de belles charolaises qui s’y prélassent et qui me rappellent la phrase de Jacques Chirac dans un salon de l’agriculture « Mais, Madame, ce ne sont pas des bovins, ce sont des oeuvres d’art ». Sourire…

Un panneau nous indique le château de Boucart. Il n’en faut pas davantage pour que nous bifurquions. Nous trouvons sur la route un gros bâtiment de briques, lieudit La Vignette puis le dit château, du 14ème siècle, style médiéval dans sa majeure partie et implanté au bord de La Grande Sauldre. Nulle âme qui vive …la propriétaire ayant rendu la sienne l’hiver dernier, aux dires d’un habitant du cru. Un peu plus loin, une envolée de toits de tuiles posés sur ce qui fut sans doute une des fermes du château. Silence total d’un monde qui a vécu, seulement perturbé par quelques envols de corbeaux.

Dans la campagne environnante c’est un peu partout pareil. Les maisons abandonnées sont légion, dont les pans s’écroulent sous des lierres envahissants et ravageurs.

Sancerre s’élève fièrement un peu plus loin, comme sur un promontoire, ourlée de coteaux brodés de vignes. Au pays des viticulteurs sancerrois, les caves sont reines et invitent toutes à la dégustation. Nous jouerons la sagesse sur ce coup là, la voiture n’ayant aucune chance de rentrer sans nous.

Qui dit Sancerre dit Chavignol. Et nous voilà repartis ! Entre le vin et le fromage, midi sonne et il temps de trouver une table. Nous poussons la porte d’un restaurant genre bistro Le p’tit goûter » Ambiance simple et gouailleuse, c’est le moins qu’on puisse dire.

Quelques « papys du village » comme dit le propriétaire du restaurant, sont attablés devant une bière ou un rosé. On nous installe. Autour, ça parle fort et ça rigole. Midi et demi, les clients rejoignent le restaurant. Les papys sont invités (très gentiment et apparemment ils y sont habitués) à céder la place aux affamés. Nos voisins de table sont pliés de rire, nous aussi. Repas très correct, au Sancerre (of course), servi avec efficacité et humour ! En plus, c’est bon !

Retour par Aubigny où je pensais rejoindre le salon du polar, sauf que c’était hier, donc forcément c’est loupé. Ma tête de linotte a occulté le samedi pour le dimanche. Me pardonneront mes amis auteurs que je pensais retrouver là-bas.

Bonne soirée à tous. Ici ce sera au calme devant la cheminée et Girolle à nos côtés.

Annie Barbier

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